Escales
13 €
Si l’on oublie de prononcer mentalement, en articulant et en chantant, les vers de Gérard Gâcon au moment où on les lit, on risque de passer à côté, et de ne pas remarquer cette sensibilité qui frémit toute entière sous la peau du poème. La musique verbale, faite de vagues et de creux sonores, de pleins et déliés auditifs, vient peut-être de la scansion de la poésie anglaise, que le poète enseigna de longues années, et qui, imprégné de la musique élastique et bondissante de la langue shakespearienne, la reprend à son compte pour faire ce que doit faire le poète : exprimer le « lait de la tendresse humaine » et l’indicible du monde.