Joseph PALENI
Un sphinx. Il vous parle, mais ce n’est que pour extraire vos propres énigmes. Voilà Joseph Paleni, né entre le lac d’Annecy et la montagne d’Âge. Très tôt saisi par la fièvre de la création grâce à une politique culturelle avant-gardiste à l’époque, il a pu saisir la balle au bond et en devenir l’enfant. Très jeune, il découvrira le monde magique de la culture et de la création théâtrale et il bondira à pieds joints dans ce bouillon. Il en aura rencontré des hommes remarquables, Jean Dasté, Alain Cuny, Gaby Monnet, Alain Françon, Valère Novarina, et bien d’autres, qui l’influenceront, le formeront, l’apprécieront. Homme de la scène, il aurait pu rester à Paris, chez Guy Rétoré ou Lucien Attoun tourner dans toute la France, prendre la grosse tête, mais il a su maîtriser le cours de sa vie et se fixer là où il avait le plus et le mieux à faire : en son pays, heureux comme Ulysse. Maillon essentiel de la transmission de la culture dans le bassin annécien, il aura dirigé pendant vingt-cinq ans l’Auditorium Seynod, fait venir la jeunesse, invité des artistes exceptionnels, provoqué des découvertes suscité des vocations… bref, de la création, de la vie en somme. Ce livre n’est pas un adieu à la scène, ni à Seynod, juste une pirouette de saltimbanque au-dessus du regard émerveillé des spectateurs. Joseph nous y parle de sa vie, un peu, du théâtre, beaucoup, mais il en profite aussi pour remettre les pendules à l’heure en matière de culture, et il ne garde pas pour lui son inimitié à l’égard d’une politique culturelle qui ne correspond ni à ce qu’elle devrait être, ni aux enjeux de l’avenir.