M’intéressant aux notions de mémoire, d’oubli, d’exil, de mutation, d’enracinement et de déracinement, j’ai eu envie de prendre des photographies en Haute Loire dont je suis originaire en sollicitant dix-neuf écrivains pour accompagner ces images   Ce livre témoigne de la richesse du partage et de l’échange, comme autant de regards croisés entre la poésie des images et des textes, il donne voix à l’invisible et à l’indicible, à l’épaisseur comme à l’insaisissable.   Cette démarche ne me semble pas triste. Si certaines photographies relèvent d’une forme d’intemporel, la profusion végétale envahit rapidement les lieux abandonnés par l’homme, la nature reprend ses droits.   Il n’empêche que j’ai très souvent connu ces lieux habités, utilisés ou vivants dans mon enfance et que beaucoup de choses ont évolué, disparu, se sont transformées et se transforment encore, y compris les tombes, deux d’entre elles ont déjà disparu …   Il ne s’agit pas, pour moi, de porter un regard objectif sur la Haute Loire mais de saisir quelques images susceptibles de capter l’âme d’un pays… et l’attachement qu’on lui porte.   Guylaine Carrot